
Ce n’est pas toi, c’est moi.
10/01/2019Un mois après l’accident.
La Noireaude va bien. Entre les réparations et le nouveau pot, on peut même dire qu’elle pète la forme !
Pour moi, c’est une autre histoire… bien-sûr, il y a les douleurs, toujours présentes, un peu plus même, depuis la reprise du travail.
En allant voir la doctoresse de la médecine du travail hier ( à la demande de mon employeur), elle m’a posé pas mal de questions, et j’avoue que cela a déclenché une machine de réflexion…
Et si, malgré ce que je pense et ressens, j’étais traumatisée par cet accident? Je n’ai plus les mêmes réflexes, la même conduite, je fais des cauchemars…. Et puis, juste avant d’y aller, un scooter qui dépassait à une intersection a failli me percuter….
Ma réaction ? Planter les freins, m’arrêter au milieu de la route, agarde, et le fixer. Pas d’insultes, de grands gestes, d’évitement… non.
Juste un vide, un trou au ventre et des palpitations…. Il m’a fallu plusieurs secondes pour sortir de cet état et reprendre la route.
Du coup, je me demande : Ai-je été atteinte par l’accident, finalement..?
Et si il n’y avait pas que mon corps qui était blessé? Est ce possible d’être inconsciemment blessée, dans mon esprit et non mon corps ?
Serait-ce pour ca que je ressens un décalage entre ce que j’étais capable de faire et ce que je peux faire aujourd’hui à moto ? (En mettant de côté les blessures physiques qui limitent évidemment mes mouvements)
Si c’est le cas, alors sans doutes que ce que j’ai ressenti en remontant sur ma belle, n’était point sa faute, mais la mienne.
“Ce n’est pas toi, c’est moi.”, comme on dit….
Toi, tu vas bien, tu es réparée et tu tournes bien.
Moi, et bien… Je ne sais pas.
J’ai l’impression que je vais bien, certes j’ai mal, mais je suis plutôt fière de moi vis à vis de mes soucis d’anxiété, car je n’ai pas à première vue de peur à prendre la route, d’appréhension dans les virages, ou eu de prise de conscience existentielle où je me rendu soudainement compte que la moto, “c’est dangereux”.
Ce, car j’étais avertie des risques, et dès lors que j’ai mis mon séant sur une moto, je les avais implicitement acceptés.
Mais je ne me sens pas légitime à me sentir mal. Après tout, j’ai mes deux bras, mes deux jambes, toute ma tête, et ma moto. A priori, je n’ai donc pas de raison de ne pas aller bien.
Alors pourquoi me sens-je différente depuis que je suis allée embrasser cette rambarde..?
Quand vais je enfin faire l’objet d’un sentiment salvateur de retour à la “normale”…?
Que de questions, qui tournent au milieu de quelques images de ce jour de décembre, et dont il me tarde d’avoir les réponses…
✌
Loup,
Ton accident t’a effectivement marqué psychologiquement, mais tout(e) motard(e) qui se respecte ressent ce genre de chose après avoir chuté lors d’un accident. J’ai chuté en évitant une voiture qui sortait de sa place de stationnement, et je me revois toujours glisser sur le derrière sur qques mètres, je revois ma moto glisser sur le côté gauche en faisant des étincelles, me demandant si elle n’allait pas se planter dans une bagnole et créer un suraccident….. Qd je remontais en bécane, j’avais ce mélange de joie, d’envie, et de crainte et de me sentir nulle… De faire des écarts et de ralentir plus qu’il ne le fallait lors d’arrivée de voiture sur ma droite…. Et puis un jour, la flamme s’est rallumée et la motarde est revenue à la surface, une renaissance ! ! !
Laisse le temps passer, prends soin de toi, Ton accident était bien plus violent que le mien, tu en ressortiras plus forte et plus sûre de toi !
Bon courage et bonne continuation Loup
Fabienne
Salut
Prend ton temps pour la reprise, les douleurs physique n’aident pas à ce sentir, à l’aise en moto, je le sais par expérience car cela fait 2 ans que cela dure pour ma part (accident de travail avec perte d’une grosse partie du pouce), si tu a toujours des douleurs d’ici 1 a 2 mois prends un rendez-vous dans un centre antidouleurs de l’hôpital où tu dépend, après tu peux consulter aussi un psychologue pour être aider.
Mais une chose est sûre va tranquille et te force surtout pas 😉
Bon rétablissement et bonne route V à toi et ta monture.
Coucou Loup,
J’ai aussi chuté à moto en 2016, et je n’ai pu remonter que plusieurs mois après (fracture de l’épaule, et de belles blessures aux jambes et au bras droit).
Comme toi, j’avais l’impression que rien n’allait que la moto n’avait pas été correctement remise d’aplomb, qu’il y avait un truc qui n’allait pas.
Et puis, petit à petit, c’est revenu et maintenant tout va bien 😉
Pareil en voiture, un gars m’a poussé vers des arbres, j’ai cru mourir mais après des tourniquets, la voiture s’est arrêtée entre deux arbres, dans le fossé, tranquillement.
Aucune blessure physique, strictement aucune, même pas un bleu.
Là, j’ai aussi eu du mal à reconduire correctement, et je passe tous les jours deux fois devant “l’endroit”.
Aujourd’hui, tout ça reste en mémoire, j’y pense, et parfois des petites sueurs de panique pointent le bout de leur nez.
Mais ça s’atténue avec le temps.
Soit juste patiente !
Kiss, V Loup !
Bonjour Loup,
Tu n’as pas que des blessures physiques.
Ton cerveau a gardé et gardera toujours en mémoire ton accident, c’est un violent traumatisme à jamais imprimé au fond de toi.
Il existe une technique : EMDR qui prend en charge ces traumas, un centre spécialisé est à Lormont.
Si je prends le temps de t’écrire c’est que j’ai moi même vécu le pire cet été.
Alors que nous partions tranquillement mon conjoint et moi-même, chacun sur nos motos, un assassin est venu percuter mon conjoint ne lui laissant aucune chance.
Seule témoin oculaire de cette tragédie, il a fallu gérer les secours, les questions de ja gendarmerie, veiller sur son corps en attendant les pompes funèbres.
L’apocalyse en quelques secondes.
Le pire dans tout cela c’est après le choc lorsque plus rien ne reste sur la route sauf ma moto et ce sentiment étrange que quelque chose est arrivé mais plus aucune trace sauf dans ton cerveau.
Le pire c’est d’avoir cette image gravée de cette moto, seule, puisque désormais seule je serais sur la route.
Je suis repartie, non plus pour un joyeux picnic mais pour la chambre funéraire au guidon de ma moto.
Si je peux parler aujourd’hui sans stress et si je peux continuer à piloter sans angoisse c’est grâce à cette prise en charge.
Ma moto est mon unique moyen de transport et mon seul lien avec mon conjoint.
Mon cerveau gardera cet accident avec ce fracas, ces odeurs, ses images terrifiantes mais je ne fais plus de cauchemars et je n’ai pas peur sur la route de croiser un assassin.
Bon courage à toi.
Je n’ai pas les mots pour répondre face à cette histoire… Je t’envoie tout mon soutien, toute ma compassion, et ne peut qu’admirer ta bravoure face à cet événement tragique….
Juste, woah. 😶
Hello
J’ai chuté il y a 7 mois, violemment, parce que personne, et surtout pas moi avec mon mois de permis tout frais, n’avait vu que ma belle avait un amortisseur cassé.
Je suis passée par là aussi, et ouais, on se met à douter de tout, surtout de soi… c’est un triste moment à passer. et un jour tu verras que tu auras le déclic, ça va revenir, la flamme va se rallumer, sans que personne ne sache pourquoi.
Je te souhaite que cette période difficile soit vite un mauvais souvenir. Mais vu ta gniak et ta passion, ça va le faire. Je pense que quand tes douleurs s’effaceront, ça facilitera aussi la transition